Cette semaine, Blussom revient sur le succès d’un kdrama qui racacole en tête des séries sur Netflix : La reine des larmes.
Vous connaissez le principe des comédies romantiques ? Nous raconter les amours contrariés de deux personnes qui ne sont pas encore ensemble. Comme dans les contes de fée, l’histoire prend fin quand les deux tourtereaux s’apprêtent à convoler en justes noces. “Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…” La série coréenne La reine des larmes, dont les 16 épisodes ont été mis en ligne le 9 mars dernier sur Netflix, a décidé de zapper ce genre de récit, vu et revu, et de nous raconter l’après. Un choix osé et malin.
La reine des larmes : de quoi ça parle ?
Pour une fois, ce kdrama n’est pas adapté d’un webtoon ou d’un manga : la série Queen of tears est écrite par Park Ji-eun, une scénariste coréenne à succès, spécialiste des comédies romantiques, à qui l’on doit les kdramas My love from the stars (2013) ou Crash landing on you (2019). Cette nouvelle romance débute à un moment plutôt critique pour le couple phare de La reine des larmes : trois ans après son mariage en grandes pompes avec Hong Hae-in, une héritière chaebol (les familles coréennes les plus riches du pays, qui s’unissent en un conglomérat) du Queens Group, le roturier Baek Hyun-woo est malheureux comme les pierres. Sa femme, froide et autoritaire, lui est devenue insupportable. Tout comme la pression familiale qu’il subit de part et d’autre.
Alors qu’il prépare son divorce en cachette, sa femme, Hong Hae-in, le prend de court en lui annonçant qu’elle est atteinte d’une maladie incurable, et qu’il ne lui reste plus que 3 mois à vivre ! Contre toute attente, cet événement dramatique va rapprocher le couple, dont la communication était rompue. Et on le sait, l’une des clés indispensable à une relation de couple de longue durée est sa capacité à se dire les choses et à écouter les besoins de l’autre.
La reine des larmes n’est pas celle que l’on croit
Les fans de kdramas romantiques ne seront pas dépaysés devant La reine des larmes : la romance reprend tous les codes attendus du genre. Une mise en scène romanesque qui use et abuse des ralentis, un peu de lutte des classes (l’héritière versus le fils d’agriculteurs), et des intrigues soapesques à souhait. On a en effet à faire à une maladie en phase terminale, des jeux de pouvoirs au cœur d’un chaebol dont le fonctionnement rappelle celui des mafias, triangle amoureux, complots pour rafler le magot… La scénariste Park Ji-eun gère en experte les différents arcs narratifs et le·a spectateur·ice n’a qu’une envie : regarder le prochain épisode pour avoir le fin mot de l’histoire.
La reine des larmes © Netflix
Une grande partie de la série repose sur les épaules des interprètes Kim Soo-hyun et Kim Ji-won. Ces stars en Corée du Sud possèdent une indéniable alchimie. On adore les mimiques de Kim Soo-hyun, qui se plaint un soir d'ébriété d’être “trop mignon” et a la larme facile. En face, la très stoïque Kim Ji-won va peu à peu laisser tomber son armure et son beau visage de porcelaine va s’animer pour dévoiler ses fêlures. On regrette seulement qu’il faille que Hong Hae-in devienne faible et maladroite pour que son couple avec son mari - qui peut alors jouer les sauveurs - retrouve le chemin de l’amour. On repassera pour le message féministe !
Le succès de La reine des larmes s’explique aussi par le choix de son sujet, à savoir les difficultés du mariage. On le sait, le taux de divorce ne cesse d’augmenter dans nos sociétés. Même si la Corée du Sud n’est pas au même niveau que nos pays européens, c’est une problématique sensible dans ce pays tiraillé entre tradition et modernité. L’histoire de Queen of tears a en tout cas passionné les foules : diffusée sur la chaîne câblée TVN, la série a connu un grand succès dans son pays, où elle a réuni en moyenne 4 millions d’aficionados par épisode. Sur Netflix, La reine des larmes caracole depuis huit semaines dans le Top 10 de la plateforme et ce, dans pas moins de 41 pays !
Marion Olité