Le petit lexique de la K-POP : c’est quoi une idole ?

Le petit lexique de la K-POP : c’est quoi une idole ?

Parce que le monde merveilleux de la K-Pop répond à un jargon spécial, Blussom vous propose un lexique pour vous éclairer sur les rouages de la pop culture coréenne. Et on commence par un I pour Idole ! 


Dans la culture coréenne, une “idol” - idole en français - est un type de célébrité. Il s’agit des membres d’un groupe de K-Pop. Ceux qui connaissent le plus de succès se lancent parfois en solo. C’est le cas de Rosé ou Lisa des Blackpink. L’industrie de la K-POP a été imaginée par Lee Soo-man, lui-même inspiré par la grande époque de MTV et de ses boys band et girls band aux États-Unis. 


De stagiaire à idole 

L’industrie du divertissement coréenne a repris l’idée de former de jeunes personnes, qui passeront par un stade de “stagiaire” qui peut durer plusieurs mois à plusieurs années selon les niveaux. Sous l’égide d’une agence de divertissement comme SM Entertainment (l’agence de Lee Soo-Man, une pionnière avec JYP Entertainment et YG Entertainment), la future “idole” va apprendre à chanter, danser ou jouer d’un instrument de musique. Elle va aussi trouver son style, celui qui va la démarquer des autres. 


Pour vous résumer l’esprit, c’est un peu “Un, dos, tres” en Corée du Sud ! Avec en prime, des cours de langue selon le public visé. L’idole en devenir va se créer une image publique et apprendre à l’entretenir auprès des fans. Elle se forme dans des bootcamp, comme celui de du district de Gangnam à Séoul, mis en place par SM Entertainment. 

Groupe BTS pour © Louis Vuitton


Le système des idoles et la pression 

Le système des idoles a largement accompagné la vague Hallyu et permis à des groupes comme BTS ou Blackpink de rencontrer un succès international. Mais si ces labels de K-pop mettent tout en place pour la réussite de leurs stagiaires, ces derniers doivent renoncer à leur liberté d’expression et ne pas s’exprimer sur leur vie privée. "Les artistes de K-pop sont appelés des 'idoles' en Corée... Ces êtres doivent être des personnes et des interprètes idéaux et parfaits à tout moment, même dans leur vie personnelle", explique le chroniqueur de K-pop, Jeff Benjamin. Si de nombreux jeunes rêvent de devenir des idoles en Corée du Sud (une centaine d’entre eux tente sa chance chaque jour !), y arriver n’est pas une tâche aisée et demande beaucoup d’abnégation. Tout est contrôlé dans la vie d’une idole : son image publique, sa vie privée, mais aussi ce qu’elle mange pour rester dans les standards de beauté coréens. Parfois, l’agence insiste aussi pour des opérations de chirurgie esthétique. 


Si le système des idoles a permis d’industrialiser la K-Pop et de la faire connaître hors de la Corée du Sud, il a aussi généré des dérives. L’ancienne idole Sulli a dénoncé les pressions qu’elle a subi, en particulier en tant que femme et les conséquences désastreuses sur sa santé mentale. Elle a mis fin à ses jours en 2019 et elle n’est malheureusement pas la seule idole dans ce cas. Sulli avait comparé son entraînement en tant que stagiaire à celui du film Nikita


La chanteuse Sulli / © YONHAP / AFP


Comment sont choisies les stagiaires et futures idoles ? 

Les agences de divertissement utilisent plusieurs méthodes pour les repérer : elles organisent des auditions, repèrent parfois les jeunes gens dans la rue ou se rendent à des conservatoires de danse et de chant. Avant de débuter la formation, l'historique des stagiaires sur les réseaux sociaux et au niveau judiciaire, est passé au peigne fin. Les labels s’assurent de recruter des personnes au passé irréprochable, pour éviter tout bad buzz dans le futur. 


Le duo de producteurs sud-coréens Black Eyed Pilseung, dirigeants du label High Up Entertainment a détaillé les qualités déterminantes pour une idole : Les adultes voient les idoles comme des personnes jeunes et belles, et même si elles dansent bien, ils jugent que leurs compétences ne sont pas excellentes. Ce n'est pas vrai. Les jeunes qui parviennent à devenir des idoles sont ceux qui se sont fixé des objectifs ambitieux depuis leur plus jeune âge. Le processus pour devenir une idole est en soi très difficile. Il n’y a pas que le chant et la danse, mais aussi les langues étrangères et les valeurs font partie de l'éducation qu'ils reçoivent. Elles suivent un programme d'études serré. Et de nos jours, les idoles doivent également poursuivre leurs études. La base est d'avoir un caractère gentil.” 


Les membres du groupe STAYC 


Les labels détiennent beaucoup de pouvoir sur les idoles. Mais quand ces dernières deviennent célèbres, elles peuvent alors mieux négocier leur contrat et refuser certains termes, comme le contrôle de la vie privée ou des engagements trop longs (jusqu’à 10 ans !).  


Une relation spéciale avec le fandom de la K-POP


Une idole ne serait rien sans ses fans. Avec l’aide de son agence, elle va donc forger un lien avec ces derniers, à travers les réseaux sociaux, mais aussi des événements spéciaux et des fan meetings. En Corée du Sud, la célébrité n’est pas vécue comme quelque chose de distant. Les fans créent un lien parasocial (l’attachement à une célébrité ou à des personnages de fictions que l’on ne connaît pas) avec les idoles, qui le leur rendent bien. 


Ils ont ainsi la sensation que l’idole est un membre de leur cercle familial ou amical. Mais s’il y a une idole et des fans, la relation n’est pas complètement à sens unique, le label étant très à l’écoute du fandom d’un groupe. Actuellement, e fandom le plus puissant de la K-POP, les “Army’ est celui du groupe BTS. 


Marion Olité 

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